Place et parole des pauvres, enjeu de l’Eglise?
Dossier DA n°175 – 2015
La pauvreté prend aujourd’hui des formes multiples : dénuement matériel, indigence culturelle, dignité bafouée, oppression injuste, infirmités physiques et psychiques, isolement social ou situation de détresse…
Oui, la pauvreté est multiforme et, à ce titre, elle est complexe à définir. La pauvreté ne constitue pas un phénomène nouveau à proprement parler.
Souvenons nous de Jean 12, 8 : « Des pauvres, vous en avez toujours avec vous… » et de Mère Thérésa : »Des pauvres nous en avons partout autour de nous. « Cherchons-les et aimons-les. »
Paradoxalement, dans notre monde qui se hisse à la pointe des technologies et du développement, le phénomène de pauvreté s’amplifie.
Ainsi dans le souffle et l’élan de Diaconia 2013 « Servons la fraternité » , l’Église, après avoir redécouvert le sens de ce mot très ancien qui est constitutif de son histoire, a recentré ses priorités sur les solidarités . Vivez avec les plus démunis,les plus pauvres, le service du « frère le plus en besoin ».
« Le service du frère plus fragile fait partie de l’ADN de l’Évangile et donc de la vie du chrétien » … » La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche : annonce de la Parole de Dieu, célébration de sacrements, service de la charité. Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et ne peuvent être séparées l’une de l’autre. La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence même, à laquelle elle ne peut renoncer. » comme nous le rappelle un ancien aumônier général du Secours catholique: P Jo Rival
Les témoignages de personnes quotidiennement engagées auprès des plus faibles, auprès des plus pauvres ont été privilégiés. Ces témoignages nous parlent d’expériences pleines d’espérance : colocation solidaire, Hiver solidaire ou encore Tamaris… des lieux où chacun reçoit de l’autre, où chacun se laisse évangéliser par l’autre, dans une réciprocité de Bonne Nouvelle.
Le Christ est présent dans le pauvre, le petit, le faible, l’opprimé. Nous ne pouvons pas l’ignorer. Et nous qui avons la grâce de connaître Dieu, par le baptême, nous pouvons également le reconnaître dans l’indigent, le faible, le dépouillé.