Pour une liberté responsable
Dossier DA n°138 – mars 2009
Liberté et obéissance : les deux termes sont habituellement perçus comme antinomiques. Peut-il y avoir de la liberté sans obéissance ? La désobéissance d’Adam et Ève leur coûte leur liberté (Gn 3) alors qu’ils croyaient l’accroître, tandis que l’obéissance du Christ, prenant la condition d’esclave jusqu’à mourir sur la croix, lui vaut d’être exalté (Ph 2, 8-9). Saint Paul relève cette opposition radicale en Rm 5, 19.
L’obéissance en Église ne coïncide pas immédiatement avec l’obéissance au Seigneur, ne serait-ce que parce que l’Église est « constituée d’un élément humain et d’un élément divin » (Lumen Gentium n° 8) et que cet « élément humain » que nous sommes lui donne prise au péché. Si « l’organisme social de l’Église est au service de l’Esprit du Christ » (ibid.) son ajustement à l’Esprit n’a rien d’automatique, nous le savons bien. Il faut donc gérer sans cesse la tension entre ces deux éléments. À l’ordination le diacre, comme le prêtre, fait promesse d’obéissance à son évêque et à ses successeurs. Une promesse qui pose beaucoup de questions, non seulement à l’ordinand mais souvent aussi aux participants