L’accompagnement spirituel
Dossier DA n°123 – septembre 2006
Plusieurs questions ont suscité l’ouverture de ce dossier dans Diaconat Aujourd’hui :
– Être accompagné : qu’est-ce qui est en jeu, pour soi, pour le ministère confié ?
– En quoi consiste concrètement l’accompagnement spirituel ?
– Quelles sont les affinités et différences avec un accompagnement psychologique ?
– Quel accompagnement avant et après l’ordination ?
Le sujet est trop vaste pour que nous puissions y répondre dans un seul numéro. Nous nous arrêterons, cette fois-ci, aux deux premières interrogations. Le père Christian Salenson, directeur de l’ISTR, se place, dans un premier article, du point de vue de l’accompagnateur. Il nous montre la richesse de ce ministère ecclésial de moins en moins réservé aux prêtres et que nombre de diacres et laïcs exercent déjà. Le père Charles Le Dû, Jésuite, se place du point de vue de l’accompagné. Il nous dit l’importance de la parole par rapport à la prise de conscience personnelle pour croître spirituellement. Dire, être entendu permet de prendre de la distance. Une chose, donc, est de recevoir une grâce, une autre de la reconnaître, et c’est encore autre chose de pouvoir en parler. Tous deux nous invitent à comprendre que l’accompagnement spirituel est un enjeu à la fois pour l’Église et pour soi-même. Enjeu pour soi-même parce que l’on ne naît pas chrétien, on le devient. Avant d’être une conviction et une morale, la vie chrétienne est une vie à la suite du Christ, une voie qui mène à Dieu. C’est un enjeu pour l’Église parce que c’est un des lieux où elle peut se faire proche des hommes, partager leurs peines et leurs joies pour leur révéler la bonne nouvelle de l’Évangile.En cela, l’accompagnement spirituel ne serait-il pas une fonction diaconale de l’Église à la suite du diacre Philippe rejoignant l’Eunuque sur la route de Jérusalem à Gaza ?
– « Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? »
– « Eh ! Comment le pourrais-je sans qu’on m’y aide ? » (Actes 8, 31).
Bruno Adet