L’évolution s’est faite sur plusieurs siècles et relève de multiples causes : le diaconat, comme toutes les réalités de l’Église, a été chahuté aussi par les mutations de la société au cours de ces siècles troublés.
Le développement de la religion catholique dans les campagnes a modifié peu à peu le dispositif pastoral par la création de communautés paroissiales avec un prêtre résident, alors qu’auparavant le dispositif était surtout urbain autour de l’évêque.
C’est pourquoi des conciles locaux confient de plus en plus ces paroisses à des prêtres.
On assiste alors à des dérives du diaconat à cause des querelles de pouvoir et à un antagonisme entre prêtres et diacres.
Pendant quelques siècles, des évêques vont garder un archidiacre, qui va assurer un rôle de super-intendant des biens ou de secrétaire général : il semble avoir eu une fonction administrative importante et incompatible avec l’exercice du ministère presbytéral (il cessait d’être archidiacre s’il devenait prêtre).Il représente l’évêque, administre le diocèse ; il arrive qu’il succède à l’évêque.
La traditionnelle relation aux pauvres a peu à peu disparu pour des raisons mêlées : il semble que dans certains cas, cette gestion financière procurait une influence et un pouvoir qui faisaient ombrage à d’autres responsables. Certains historiens invoquent également la place grandissante des princes chrétiens dans la distribution de secours aux pauvres, ou encore l’apparition des monastères et autres ordres religieux qui vont devenir des lieux d’accueil, de redistribution de biens et de présences auprès des pauvres.
De fait, le ministère diaconal, là où il demeure, prend de plus en plus une figure liturgique qu’il gardera en Orient.
La vie de l’Église s’organise autour du ministère sacerdotal.
Dans l’Église catholique latine, pendant presque dix siècles le diaconat est la dernière étape avant l’ordination sacerdotale ; il a perdu le caractère d’état permanent qu’il avait à l’origine.