Dans l’histoire …
A l’époque apostolique, diverses formes d’assistance diaconale aux apôtres et aux communautés exercées par des femmes semblent avoir un caractère institutionnel. On en trouve trace dans Rm 16,1-4 / Rm 13,4 / 2 Co 11,14-15 : 1 Tm 3,11
A partir du IIIe siècle, en certaines régions de l’Eglise, est attesté un ministère spécifique attribué aux femmes appelées diaconesses. La Didascalie (recueil de textes fixant les traditions des 1ères communautés chrétiennes) met l’accent sur le rôle caritatif du diacre et de la diaconesse. Les diacres sont choisis par l’évêque pour “s’occuper de beaucoup de choses nécessaires”, et les diaconesses seulement “pour le service des femmes” (DA 3,12,1). La diaconesse doit procéder à l’onction corporelle des femmes lors du baptême, instruire les femmes néophytes, visiter chez elles les femmes croyantes et surtout les malades.
Au IVe siècle, le genre de vie des diaconesses se rapproche de celui des moniales. On appelle alors diaconesse la responsable d’une communauté monastique de femmes.
Jusqu’au VIe siècle, elles assistent encore les femmes dans la piscine baptismale et pour l’onction. Bien qu’elles ne servent pas à l’autel, elles peuvent distribuer la communion aux femmes malades. Lorsque la pratique baptismale de l’onction du corps entier fut abandonnée, les diaconesses ne sont plus que des vierges consacrées qui ont émis le voeu de chasteté. Elles résident soit dans des monastères, soit chez elles.
Précisons qu’en Occident, on ne trouve pas de trace de diaconesses durant les cinq premiers siècles.
En parcourant les siècles il apparaît qu’a bel et bien existé un ministère de diaconesses qui s’est développé de façon inégale dans les diverses parties de l’Église. Il semble clair que ce ministère n’était pas perçu comme le simple équivalent féminin du diaconat masculin. Il s’agit à tout le moins d’une fonction ecclésiale, exercée par des femmes pour assurer un service caritatif principalement auprès des femmes.
… Et dans l’avenir ?
Lors du Synode romain de 1987, consacré aux laïcs dans l’Eglise et dans le monde, des évêques ont demandé le rétablissement du diaconat féminin, en se fondant sur la réalité historique antérieure, ainsi que sur le refus d’une discrimination à l’égard des femmes et sur les besoins actuels de la mission.
La Commission théologique internationale a consacré plus de cinq ans à l’histoire et à la théologie du diaconat avant d’approuver le résultat de ses recherches durant la Session plénière du 18 octobre 2002. Ce travail lui avait été demandé par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Selon le Père Georges Cottier, dominicain et théologien de la maison pontificale en même temps que Secrétaire général de la Commission théologique internationale, « les diaconesses, dont parle la tradition de l’Eglise primitive, n’étaient pas assimilables aux diacres ».
D’autre part, « le rite d’institution de leur diaconat ainsi que leurs fonctions se distinguaient de ceux des diacres ordonnés ».
Le Père Cottier a rappelé que les travaux de la Commission ont réaffirmé « l’unité » du sacrement de l’Ordre: la distinction entre le ministère des évêques et des prêtres et celui des diacres s’entend dans le cadre d’une plus profonde unité du sacrement de l’Ordre ».
Le Père Cottier a également rappelé qu’il revient au Magistère « de se prononcer souverainement sur le sujet, à la lumière des données que la recherche historico-théologique de la Commission internationale a permis de dégager ».
Le pape François…
Le Pape François a créé le 2 août 2016 une commission d’études chargée d’examiner le rôle des femmes diacres, « surtout au regard des premiers temps de l’Église ».
sur le site du Vatican