Revue Lumen Vitae

La revue Lumen Vitae de l’Université catholique de Louvain publie sur Cairn les articles de la revue depuis 2005 à l’adresse suivante :

Les articles de l’année en cours (2024) et des trois années précédentes (2021-2023) sont téléchargeables moyennant 3 € l’article ou 10 € la revue complète. Les articles et revues des années antérieures très riches sont en téléchargement gratuit.

 

Laure Blanchon –Le ministère diaconal dans une Église pauvre avec les pauvres – Revue Lumen Vitae 2024/2 (Volume LXXIX), pages 219 à 228

Cet article reprend l’intervention de Laure Blanchon lors de la journée d’études CND-Facultés Loyola Paris du 11 octobre 2023 « Pourquoi des diacres ? Au service d’une Église missionaire ».

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Premières lignes

Le concile Vatican II a rétabli le diaconat en tant que « degré propre et permanent de la hiérarchie » (Lumen gentium – LG, 29). La célébration des 60 ans de la promulgation de Lumen gentium en 2024 offre l’occasion de s’arrêter sur ce ministère qui, selon les pays, s’est développé différemment. En certains lieux, en France par exemple, il a pris une belle ampleur et contribue à renouveler le visage du ministère ordonné et de l’Église. Quels traits prend aujourd’hui ce ministère ? Les diacres seraient-ils des acteurs susceptibles d’aider l’Église à exercer la charité et à être « en sortie vers les périphéries » ?

Du 11e siècle jusqu’au renouveau impulsé par le concile Vatican II, le ministère diaconal n’a plus existé en tant que ministère permanent en occident, pourtant l’Église a continué à servir la charité avec beaucoup de créativité. Donc pour exercer la charité, l’Église n’a pas besoin du ministère diaconal. Par contre, pour faire signe du Christ saisi aux entrailles face aux pauvres et envoyé par le Père donateur de vie, le ministère diaconal est une grâce précieuse. Essayons de mieux comprendre. Pour cela, je commencerai par prendre position théologiquement dans les débats en cours quant au ministère diaconal. Puis, pour déployer cette vision ecclésiologique, je proposerai la lecture d’une page d’Évangile et j’avancerai quelques métaphores dessinant une certaine figure du ministère diaconal.

Dans les discussions et discernements en cours, on entend des représentations qui ne me semblent pas honorer pleinement ce ministère…

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Diaconia 2013-2023 : la dimension sociale de l’évangélisation – Revue Lumen Vitae 2023/1 (Volume LXXVIII)

Lire l’éditorial de Roland Lacroix, pages 6 à 8

Du 9 au 11 mai 2013, l’Église de France a connu un moment essentiel : 12 000 personnes, dont 3 000 en grande précarité, de nombreux mouvements et services d’Église, communautés religieuses et communautés nouvelles étaient présents à Lourdes pour un rassemblement national, point d’orgue du projet Diaconia 2013 – Servons la fraternité.

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Ce projet a notamment trouvé sa source dans l’encyclique Deus caritas est (2005), dans laquelle le pape Benoît XVI évoque l’amour du prochain comme non seulement « une tâche pour chaque fidèle, mais […] aussi une tâche pour la communauté ecclésiale entière, et cela à tous les niveaux : de la communauté locale à l’Église particulière jusqu’à l’Église universelle dans son ensemble ». Ainsi, ajoute Benoît XVI, « l’Église aussi, en tant que communauté, doit pratiquer l’amour » (no 20). Autre source de ce projet, la « lettre aux communautés chrétiennes » — « La charité du Christ nous presse » — que les évêques français, à la suite de leur assemblée plénière de novembre 2009, écrivirent : « Toute communauté chrétienne vise à exercer dans la mesure des dons de l’Esprit le ministère de la prière (liturgie), le ministère de la Parole (catéchèse) et le ministère du Service des pauvres (diaconie). » Et de lancer cet appel : « Nous aurons alors la surprise, bien souvent, d’être nous-mêmes renouvelés dans notre joie de croire. »

Fut alors lancée la démarche Diaconia 2013 – Servons la fraternité, un cheminement de deux ans pour oser la rencontre, la parole et la fraternité avec les plus pauvres. Si l’initiative est venue du Conseil National pour la Solidarité de la Conférence des évêques de France, un groupe « Place et parole des pauvres » — un nom qui donnait en même temps l’enjeu du projet — accompagna cette démarche et prépara le rassemblement national de mai 2013. Durant cette période, réflexions et initiatives se sont alors multipliées, les personnes très pauvres en étant largement partie prenante. D’où le message final du rassemblement à Lourdes : « À la lecture de l’Évangile, à la suite du Christ serviteur, tous ont appris à écouter la voix des pauvres de notre temps [car] personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager. »

Ce numéro de la revue Lumen Vitae fête donc les dix ans du rassemblement Diaconia 2013. Sans le réduire à un événement du passé dont les participantes et les participants garderaient la nostalgie, mais pour évaluer la manière dont il a inspiré les dix dernières années de pratique diaconale dans l’Église de France et pour mettre l’accent sur quelques expériences fortes vécues avec les plus pauvres.

S’emparer de cette problématique de l’« après-Diaconia 2013 » a été une évidence pour le comité français de la revue, car ont rejoint depuis peu ce comité des enseignants du Centre Sèvres, acteurs et théologiens de la diaconie et de la prise en compte des plus pauvres. Laure Blanchon et François Odinet ouvrent d’ailleurs notre dossier par un article qui décline l’essentiel de ce qui pourrait être considéré comme un héritage du rassemblement : ce qu’il a suscité et permis, ce qui reste à poursuivre, ce « qui n’est pas advenu ». Ceci sans se limiter aux constats pastoraux, mais en proposant aussi une relecture théologique. De même Étienne Grieu qui, dans son article, qualifie Diaconia 2013 de « véritable surprise » et de « prise de conscience », et rapproche cet événement du contexte ecclésial actuel — une « Église humiliée » —, avec cette perspective inédite : grâce à l’accueil et à l’écoute des plus vulnérables, l’Église pourrait prendre un nouveau visage.

Laure Blanchon propose ensuite une autre mise en perspective. En effet, un nouvel événement ecclésial de grande ampleur, cette fois à l’échelle de l’Église universelle, est en train de se vivre : le synode sur la synodalité 2021-2024. L’auteure envisage dans son article ce que pourrait être une « transformation synodale » de l’Église irriguée par la dynamique de Diaconia 2013, les témoignages des pauvres révélant de véritables failles dans le marcher-ensemble ecclésial. Enfin, autre mise en perspective, biblique celle-là, Christophe Pichon invite à lire le récit lucanien de la « visitation » comme une rencontre de deux femmes vivant une transformation radicale : Marie, « femme pauvre » capable d’accueillir la bonne nouvelle « de son élévation » et Élisabeth, femme « honteuse » accédant à la parole. Un récit qui provoque notre aptitude à « écouter les récits des “abaissé-es” » d’aujourd’hui, expérience elle-même toujours transformatrice.

Les quatre articles suivants continuent de faire entendre la voix des plus pauvres en montrant la diversité et la richesse des expériences vécues avec eux. Sans se limiter à une simple description, les auteurs en soulignent chaque fois les enjeux théologiques. Pour François Odinet, les partages de la Parole avec les plus pauvres — au sein notamment du « Réseau Saint Laurent » — sont une promesse de renouvellement de l’Église, car, vécus avec celles et ceux qui « voient le monde par en bas », ces partages sont une véritable expérience synodale. Claude Cosnard évoque, à partir de sa longue expérience à « ATD Quart monde », la pastorale des sacrements, sujet qui reste sensible. Il affirme d’ailleurs que, dans notre hospitalité aux plus pauvres, se joue notre confiance aux sacrements, à Dieu, à sa Parole. Constance Boudy analyse le renversement qu’a été, au sein de l’organisation « Apprentis d’Auteuil », la démarche « Penser et Agir ensemble » — démarche inspirée de Diaconia 2013 —, qui a permis une co-construction avec les jeunes et les familles pour envisager autrement les projets et la gouvernance de cette organisation. Rachel Guillien, à partir de son expérience au sein de l’association « Aux Captifs la libération » et dans une démarche de « contemplation de quelques rencontres et accompagnements spirituels », relit la vie spirituelle des plus pauvres et les considère alors comme des « guides pour l’Église ».

Enfin, les deux articles qui terminent notre dossier font écho à l’action diaconale de l’Église dans deux contextes très difficiles qui engendrent pauvreté et misère : Marie Desanges Kahindo Kavene évoque l’importance d’un ministère de charité et d’écoute auprès des plus fragilisés en République démocratique du Congo alors que la guerre et la violence affectent durement les populations. Vasile Crețu évoque, lui, l’importance de la diaconie, autant philanthropique que liturgique, que l’Église orthodoxe déploie en Roumanie face à une situation socio-économique qui génère toujours plus de situations de pauvreté et de précarité.

Ce numéro de la revue Lumen Vitae invite ainsi chacune et chacun d’entre nous à vivre la richesse de la rencontre avec les plus pauvres et l’Église tout entière à se laisser renouveler par leur présence et leur parole.

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« Où sont les femmes ? » – Revue Lumen Vitae 2022/3 (Volume LXXVII) 

Lire l’éditorial de Catherine Chevalier

« Où sont les femmes, avec leurs gestes pleins de charme… », chantait Patrick Juvet en 1977. C’est avec une pointe d’ironie que nous ouvrons ce dossier sur la place des femmes dans l’Église catholique. Cette problématique, ravivée dès le début du pontificat du pape François, a été renforcée par la vague MeToo qui a secoué la planète et par les interpellations lancées par le même pape François à l’égard du cléricalisme. Il est de plus en plus manifeste — retour à Patrick Juvet — qu’il est fini, le temps des femmes douces et soumises…

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Les prises de parole du pape vont de pair avec des nominations des femmes à des postes de haut niveau au sein de la Curie romaine. La nouvelle constitution de la curie romaine Praedicate evangelium promulguée le 5 juin 2022 ouvre la porte à des nominations de laïcs, hommes ou femmes, à la tête d’un dicastère. Les diocèses ne sont pas en reste avec des nominations comme déléguée générale (équivalente d’un vicaire général) dans plusieurs diocèses en France, responsable d’un large territoire pastoral en Suisse (en l’occurrence le Jura pastoral au sein du diocèse de Bâle)…

Au même moment, les conférences épiscopales publient leurs synthèses pour le synode sur la synodalité et la question de la place des femmes y est largement évoquée : constat d’une tension entre l’implication des femmes et leur mise à l’écart au niveau institutionnel, demande que soit confiée à des laïcs la possibilité de prêcher et que soit ouvert aux femmes et aux personnes mariées le ministère ordonné… Des demandes qui, au-delà des nominations, veulent faire évoluer les structures.

Le dossier qui suit — et qui occupe tout le numéro, tant il est vrai que les femmes ont des choses à dire — est organisé en deux étapes. Il regarde d’abord la question sous l’angle de plusieurs disciplines théologiques. La bibliste Joëlle Ferry ouvre le feu par un article sur les responsabilités exercées par des femmes à partir des Actes des Apôtres, de la littérature paulinienne et de figures de femmes dans les évangiles. La philosophe et théologienne italienne Lucia Vantini se fait l’écho de paroles de femmes à la fois critiques et empreintes d’espérance sur l’Église en quête de synodalité : à condition de se reconnaître blessée, de savoir s’ouvrir à ce qui fait la vie des personnes, elle peut devenir le lieu de nouvelles éventualités. La canoniste Hildegard Warnink fait le point, à partir du droit canon, sur les impossibilités et ouvertures qui s’offrent aujourd’hui aux laïcs, donc aux femmes… sans oublier les pratiques qui se développent en dépit du droit ! Le théologien et liturgiste Arnaud Join-Lambert — saluons sa présence comme seul auteur du numéro — se demande « où sont les femmes » en liturgie : et si c’était des représentations culturelles et religieuses archaïques qui empêchaient de faire avancer la mise en œuvre des ministères féminins ?

La deuxième étape s’appuie sur les pratiques pastorales, avec tout d’abord deux articles sur l’implication de femmes dans la gouvernance ecclésiale. La docteure Andrea Qualbrink rend compte de la réflexion menée depuis 2010 au sein de l’Église catholique allemande pour renforcer la présence des femmes dans des postes de gouvernance. Marie Anne Vitry Florin s’intéresse, sur base d’une enquête pour sa recherche doctorale, à ce que produit la présence des femmes dans les conseils épiscopaux. Suivent deux articles produits en Belgique. Le premier de la professeure Annemie Dillen fait une relecture du cheminement parcouru en Flandre pour rendre l’Église plus inclusive du point de vue du genre. Le second est un entretien où quatre femmes engagées dans des missions ecclésiales en Belgique francophone partagent leur analyse et leurs désirs de voir l’Église grandir en synodalité et en accueil de l’altérité. Enfin Marie-Josèphe Lachat relit son expérience du ministère de la prédication confié aux théologiens et théologiennes en pastorale dans le Jura pastoral. Le numéro offre en finale la chronique du cheminement suscité par la lecture, en groupe, de l’ouvrage d’Anne-Marie Pelletier, L’Église, des femmes avec des hommes (Cerf, 2019). En bref, un dossier engagé où nous espérons stimuler ce que nous osons nommer un défi d’inculturation pour nos Églises !

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L’Évangile de la fragilité – Revue Lumen Vitae 2022/2 (Volume LXXVII)

Lire les premières lignes de l’éditorial de François-Xavier Amherdt

Comme le dit Enzo Biemmi dans son ouverture (« Problématique. Les situations de fragilité comme lieux théologiques de seconde annonce »), l’Évangile de la vulnérabilité, de la fragilité et de la faillibilité se présente comme une occasion favorable à un sursaut personnel et social d’humanité au creux de la pandémie, comme un kairos pour redécouvrir le sens profond du don de soi en faveur du témoignage de la foi et de la mission.

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Nous nous situons à un carrefour de civilisation, ainsi que l’indique Marie-Jo Thiel (« La vulnérabilité au prisme du monde technologique. Enjeux éthiques et pastoraux »). La puissance des technologies fascine, puisqu’elle offre une multitude apparemment illimitée de possibilités, mais ne nous aveugle-t-elle pas sur la menace qu’elle fait peser sur l’identité de l’être humain, ses relations à autrui, à la maison commune et à Dieu ?
Les récits de vie de personnes en situation de grande pauvreté nous montrent que l’extrême fragilité met en danger la vie même des sujets ; elle démasque l’illusion de l’autonomie et révèle que l’existence humaine s’épanouit dans l’interdépendance et dans le consentement à l’intégration des limites conduisant à la gratitude pour le cadeau de l’existence, hic et nunc (Laure Blanchon, « Regards sur la fragilité à l’école des plus pauvres »).
Dans la même ligne, Marie-Agnès Fontanier rapporte et analyse les propos de personnes en précarité, rassemblées dans le cadre d’une recherche internationale sur la pauvreté menée par ATD Quart-Monde avec l’Université d’Oxford dans six pays, à partir du Psaume 70 (71) (« La dépendance vécue par les personnes …

d’inculturation pour nos Églises !

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La joie de prêcher – Revue Lumen Vitae 2014/2 (Volume LXIX)

10 articles sur le thème de l’homélie

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