LE DIACRE … Le diacre, un serviteur quelconque, … voire inutile ?
Quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : Nous n’avons fait que notre devoir : nous sommes de simples serviteurs. Ça, c’est pour la traduction soft, le terme grec l’étant moins : inutile, sans importance, voire bon à rien. Ces paroles de Jésus, dans l’évangile de ce dimanche, m’interpellent d’une manière particulière, alors que le 15 octobre prochain, il y aura 34 ans que j’aurai été ordonné diacre par Monseigneur Pierre Raffin, évêque de Metz à ce moment-là. Ordonné au service de l’Eglise, au service de mes frères et sœurs, en particulier les plus petits, les plus blessés par les aléas de la vie.
Alors, tout ce que j’aurais fait durant toutes ces années ne serait donc que le simple exercice de mon devoir qui ne réclame pas de gratitude particulière !
Bien sûr, je reçois régulièrement des mercis, et heureusement, et des témoignages de sympathie, qui me sont nécessaires. Je peux aussi compter sur le soutien de mon épouse, présence précieuse, dans mon ministère qui n’est pas toujours facile.
C’est dans le service que le diacre trouve, doit trouver son bonheur. Il est ordonné pour cela : aider l’évêque et ses prêtres et faire progresser le peuple chrétien, intercéder pour le peuple de Dieu, imiter Jésus-Christ venu pour servir et non pour être servi, être un modèle pour ses frères et sœurs par la fidélité aux commandements et l’exemple de sa conduite. Vaste programme. Irréalisable s’il n’était accompagné, par l’imposition des mains de l’évêque, du don du Saint-Esprit, c’est-à-dire de la force de Dieu.
Mais quelle beauté que celle de ce service : service de Dieu et de ses frères et sœurs, témoin du Dieu de miséricorde et de tendresse, témoin de l’Emmanuel, Dieu présent dans notre histoire, au milieu du monde, et qui attend de rassembler tous les hommes autour de la même table dans son éternité.
Il s’agit effectivement d’une vie de service, peut-être quelconque, mais ô combien enrichissante et remplie de mille joies.
Jean-Luc ROBIN, un diacre heureux