Trois nouveaux diacres pour le diocèse de Lyon !
ARNAUD DE LISLEROY
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Arnaud de Lisleroy. Je suis marié avec Claire depuis 30 ans. Nous sommes installés à Lyon depuis 28 ans maintenant. Nous avons cinq enfants dont les âges vont de 29 à 20 ans. J’exerce la profession de gendarme au sein d’un service d’enquêtes judiciaires et nous sommes dans la paroisse de Sainte-Blandine.
Quel service avez-vous accompli dans votre paroisse ? Qu’est-ce qui vous a amené au diaconat ?
J’ai exercé différents services, soit individuellement, soit avec Claire. Ensemble, nous avons pendant longtemps assuré la préparation au baptême des jeunes enfants. J’ai assuré de mon côté un service au sein de l’équipe d’animation paroissiale. J’ai accompagné des catéchumènes seul et avec Claire. Je suis actuellement engagé dans l’équipe solidarité de la paroisse.
Et concernant l’appel au diaconat ?
Nous avons connu une succession d’appels. Le premier est intervenu il y a quasiment 25 ans. Manifestement, c’était beaucoup trop tôt et on n’était pas prêts à entendre cet appel eu égard à l’âge de nos enfants. Et puis, il y a eu un autre appel qui est intervenu plus tard par un diacre d’une paroisse que nous fréquentons à la campagne. Là encore, cet appel est intervenu trop tôt. Et, ni Claire ni moi, et encore moins Claire que moi, n’y étions prêts. Et puis un jour, Claire m’a dit : “Si cet appel devait être adressé de nouveau, je ne serais pas contre”. Et dans les quinze jours qui ont suivi, effectivement, j’ai de nouveau été appelé. Et là, on a vu un signe. Je suis allé voir le père Xavier, le curé de la paroisse, qui a su accueillir cet appel dont il n’était pas à l’origine et qui m’a adressé vers la personne en charge de la formation diaconale.
Quelle mission aurez-vous au sein de votre paroisse ?
La première année, je pense que c’est une année d’appropriation du ministère. J’ai la chance d’avoir un autre diacre sur la paroisse qui est déjà ancien dans la fonction, dans son ministère et qui pourra me guider dans les premiers pas. Pour les missions ultérieures qui me seront confiées par l’évêque, je ne sais pas.
Y-a-t-il des points d’attention particuliers que vous aurez en tête à la suite de cette ordination ?
Un point d’attention, effectivement, c’est l’attention à la pauvreté : j’ai exercé en dehors de l’Église, notamment en étant présent sur un bateau qui reçoit les sans-abri. Je resterai cependant à l’écoute de ce qui pourra être demandé.
Est-ce que ce sacrement va changer quelque chose dans vos relations avec les autres fidèles ?
Je ne pense pas que mon regard sera changé et j’espère que le regard des autres ne sera pas changé en tant que tel et en tout cas, cela ne modifie pas les relations fraternelles que l’on peut avoir au sein de la paroisse.
Et au sein de la vie de couple et de famille ?
C’est difficile à apprécier. C’est un peu la grande inconnue. Cela dépendra énormément de la mission qui me sera confiée. Si c’est une mission exercée en couple, ou alors si c’est une mission personnelle. Donc beaucoup d’inconnues, mais beaucoup de confiance.
Et vous, Claire, comment accueillez-vous l’ordination de votre mari ?
Ce fut un long cheminement puisqu’il m’a fallu plus de 20 ans pour dire oui. Ça a été d’abord peut être un peu une incompréhension. En disant : “On fait déjà beaucoup de choses dans l’Église. Pourquoi le diaconat ?” Et puis finalement, ce “pourquoi ?” a mûri au long des années pour arriver à un “oui” serein. Un « oui« , en comprenant enfin que c’était un appel et que cet appel qui était destiné à Arnaud, était aussi un appel qui m’était adressé d’une certaine façon à l’accompagner. Et c’est pourquoi, maintenant, je suis pleinement heureuse pour lui. Je pense qu’en effet, cet appel vient conforter ou embellir notre sacrement du mariage.
Et les enfants ?
Les aînés en avaient déjà entendu parler depuis très longtemps. Pour eux, c’était une évidence. Et puis, pour les derniers, c’est peut-être plus compliqué. C’est bizarre de voir papa à l’autel mais je pense que ça va mûrir pour eux aussi. Il m’a fallu 20 ans pour cheminer, donc je pense qu’on peut leur laisser quelques mois pour comprendre ce qui leur arrive.
LAURENT GORIOUX
Qui êtes-vous Laurent ?
J’ai 59 ans. Avec Véronique, nous sommes mariés depuis 26 ans. Nous avons trois enfants de 25, 23 et 21 ans. Je travaille dans une entreprise de paysagistes et de piscinistes, et je suis responsable technique de la partie piscine. J’ai été appelé dans la paroisse Saint-Irénée, j’ai déménagé depuis un an et demi.
Quels sont vos engagements en paroisse ?
Nous avons eu plusieurs services en couple. Nous nous sommes occupés d’une équipe de préparation au mariage et nous avons été équipiers Notre-Dame pendant 22 ans, ce qui nous a beaucoup apporté. Je m’occupe d’un catéchumène. Je m’occupe enfin d’un jardin partagé avec une dizaine de personnes, pas toutes pratiquantes, pas toutes catholiques.
Qu’est-ce qui vous a amené à être diacre ?
L’appel remonte à très loin. Quand j’étais jeune, j’allais à l’abbaye de Ligugé, chez les bénédictins. Lorsque nous nous sommes mariés avec Véronique, nous fréquentions les bénédictines de Maumont. Pour moi, tout a commencé à cette époque, mais sans avoir un appel précis. Et puis, à plusieurs occasions, un prêtre m’a interpellé.
Comme diacre, quel type de mission vous attendez-vous à recevoir ? Cette ordination, vers quoi va-t-elle vous mener ?
En fait, on est diacre dans un diocèse, donc on est au service de l’évêque et je me mettrai à sa disposition. La première année, on est à la disposition de la paroisse où l’on vit. Là encore, je suis ouvert à tout. Nous avons notamment rendu des services à l’association Lazare, à Saint-Irénée, où l’on s’est occupé des gens de la rue pour essayer de les réintégrer. Ce pourrait être en lien avec l’écologie intégrale. Je suis proche de la nature, je suis un ancien agriculteur…
Vous étiez paroissien… vous allez passer de l’autre côté de l’autel, qu’est-ce que ce changement suscite ?
On demande aux diacres de vivre, de donner, de vivre la Parole, la liturgie, la charité. La Parole et la liturgie, comme nous y participons chaque dimanche, on est déjà dedans ! Mais là, on sera de l’autre côté comme vous le dites. C’est un service qu’on nous demande. Et c’est vrai que ça fait partie de notre service de proclamer et d’aider les gens à être évangélisés. La mission la plus importante pour moi est celle de la charité et du service des autres. J’ai été pompier pendant dix ans. Je vécu ce travail comme un service auprès des autres, souvent auprès de personnes non chrétiennes.
Qu’est-ce que ce nouveau ministère va changer dans votre vie de couple et dans votre vie de famille ?
(Véronique répond) On s’est toujours sentis à notre place. (Laurent Gorioux) Voilà ! On a toujours continué parce que pour nous, c’était notre place. En famille, je me souviens d’une réflexion de notre premier qui nous a dit “Mais nous, on voit papa heureux, donc c’est qu’il est à sa place.” Et notre appartenance aux équipes Notre-Dame nous sert beaucoup. C’est un bon outil pour communiquer. Spirituellement enfin, c’est un gros changement et un gros investissement. Ça nous a beaucoup changé spirituellement. D’abord, je n’avais jamais étudié la Bible comme on l’a étudiée pendant la formation.
Véronique, quel regard portez-vous sur le oui de votre mari ?
Il y a une association de ces “oui.” Le “oui” de Laurent n’est pas mon “oui” à moi. Ce travail est vraiment parallèle et en même temps, il vient se rejoindre à certains moments. Dans tous les cas, ça ne veut pas dire que ça vient au bon moment. Ça veut dire qu’il faut s’ajuster, avancer. On voit bien que rien n’est acquis. C’est-à-dire que, en fonction de ce qu’on va vivre, on sent qu’il va y avoir ce besoin de s’ajuster, de re-choisir, de s’arrêter aussi ensemble. Et donc pour nous c’est vrai que les outils qu’on a pu avoir avant ont été, sont et seront utiles pour nous à travers ce qu’on aura à vivre et la mission qui sera confiée à Laurent et qui rejaillira forcément sur moi en tant qu’épouse, mère, mais aussi sur la famille et sur la spiritualité de chacun. Je dirais qu’il y a deux paliers de “oui”. Il y a un “Oui” au départ qui lui, ne bougera pas. Et puis il y a un “Oui” qui est le fait de re-choisir quotidiennement : comment je dis oui ? Comment je me situe ?
STEPHANE AUFFRAY
Quelle est votre origine ?
Je viens de la région parisienne. Après avoir pérégriné en France à plusieurs endroits, nous sommes arrivés à Lyon avec toute la famille en 2012. Je travaille chez Saint-Gobain dans une partie plutôt financière et nous avons six enfants de 17 à 30 ans et une petite fille de bientôt six ans. Nous sommes dans la paroisse de Saint-Genis¬Laval-Irigny depuis l’origine. On a fait partie de l’équipe d’animation paroissiale pendant plusieurs années et on s’est aussi beaucoup investis dans la préparation au mariage pendant sept ans. Et ces derniers temps, je suis impliqué dans le catéchuménat où j’accompagne un jeune et aussi dans la préparation des baptêmes hors messe.
Qu’est-ce qui vous a amené au diaconat ?
Le diaconat n’est pas obligatoirement un appel intérieur, mais plutôt un appel de l’Église. C’est le cas aussi pour moi, puisque c’est de manière assez pittoresque dans le cadre d’un voyage en TGV entre Lyon et Paris qu’un ami diacre m’a appelé au diaconat, il y a maintenant bientôt six ans. Ensuite, nous avons, avec Sophie, mon épouse, discerné pendant un an, puis cheminé à travers la formation qui est proposée dans le diocèse de Lyon.
Comme diacre, quelle mission ou quel rôle allez-vous avoir dans votre paroisse ?
Le diacre est ordonné au service de la liturgie, de la Parole et des Frères, et en particulier des plus fragiles. Moi, j’ai plutôt une aspiration pour le service des Frères et en particulier des plus fragiles. On a fait partie de la communauté Foi et lumière. Nous avons un attachement particulier pour les personnes atteintes de handicap.
Qu’est-ce que cette nouvelle mission de diacre change dans votre vie de couple et de famille ?
La première chose qui m’est montée dans le cœur au moment de la première interpellation, c’est que si mon épouse n’était pas à 200 % avec moi dans cette affaire, je n’irais pas. En fait, je m’en suis ouvert à elle tout de suite, le soir même.
(Sophie Auffray) Je pense qu’après un petit moment de surprise, j’ai vu une belle opportunité aussi pour notre couple de grandir dans notre foi et forcément, ça implique une plus grande communication, en tout cas une communication de meilleure qualité entre nous. Et puis aussi de savoir exprimer à l’autre nos besoins.
Comment la perspective de cette ordination diaconale a rejailli au sein de votre famille ?
Au niveau de notre vie de famille, en fait, nos enfants étant déjà plutôt grands, ils ont bien accepté cette décision. Je crois que ça leur a donné de la joie. En tout cas, c’est ce qu’ils ont exprimé. Ils ont vu ce projet comme quelque chose d’assez naturel. C’est donc plutôt bien vécu en famille jusqu’à aujourd’hui et ça nous met vraiment dans la joie de pouvoir répondre à un appel qui est un appel un peu particulier, mais qui finalement s’inscrit dans l’appel que reçoit tout baptisé au moment de son baptême.
Et pour vous, Sophie ?
Je dirais que cet appel s’enracine vraiment dans notre sacrement de mariage aussi. Et j’ai beaucoup aimé l’expression de notre responsable de formation qui disait que le diaconat venait fleurir le sacrement de mariage. Je trouve que cette image est très belle et moi, c’est une image qui me porte depuis cinq ans.
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