Diaconat permanent dans le diocèse de Séez
« Est-ce que tu as déjà pensé à devenir diacre ? » C’est par ces mots ou leur équivalent que débute souvent l’aventure du diaconat. La question concerne le couple, bien que seul le mari soit ordonné, et c’est en couple que tout le cheminement se vivra, avec les autres candidats de la région Normandie.
« Les années de formation sont une chance à saisir pour le couple et c’est ensemble que mari et épouse avanceront, participant aux réflexions qui alimentent le cheminement vers le diaconat. L’ordination du mari enrichit le sacrement de mariage vécu. » (Charte de la formation des futurs diacres de la province de Normandie).
Après une année de découverte du diaconat permanent, trois années permettent d’approfondir la vocation spécifique du diacre, et de vérifier que l’ordination sera un bien pour le futur diacre, sa famille et l’Église. Au cours de ces trois années se crée peu à peu une véritable fraternité diaconale, qui demeure bien au-delà de l’ordination. Trois années permettent ensuite de relire les premières années de diaconat, d’échanger sur les joies, les difficultés et les changements qui s’opèrent.
Le chemin ne se fait pas seul. Une équipe d’accompagnement est rapidement constituée, qui aidera le couple (le plus souvent) ou le candidat à discerner peu à peu. Toute la démarche s’effectue dans la plus grande confidentialité, pour laisser la liberté à chacun de prendre un temps de recul, ou d’arrêter le cheminement, tant le cheminant que son épouse ou que l’Église par ses représentants. Environ une personne sur deux qui démarre le discernement s’arrêtera avant l’ordination !
Le jour de son ordination, le diacre reçoit de son évêque une lettre de mission qui oriente sa mission selon les trois dimensions du service de la Parole, de la Liturgie et de la Charité. Il continue d’exercer son activité professionnelle, signe de la présence et de l’attention de l’Église envers tous.
Il y a actuellement 24 diacres vivant dans le diocèse, 1 célibataire, 2 veufs et 21 mariés. Les premiers ont été ordonnés en 1993, il y a 30 ans. Leurs missions sont variées, au service de la santé (service évangélique des malades, personnes handicapées, hospitalité, par exemple), du catéchuménat, de l’accueil dans les sanctuaires, l’accompagnement des personnes divorcées, la pastorale familiale ou la diaconie. Tout comme le sont les origines professionnelles, peintre, cadre d’entreprise, médecin, gendarme, agriculteur, pour ne citer que quelques-uns. Cette diversité de professions et de missions est l’une des richesses du diaconat permanent tel qu’il a été restauré par le Concile Vatican II. Le diacre n’est pas un « bouche-trou » pour pallier le manque de prêtres. Il est là pour contribuer, avec tous les autres baptisés, à annoncer l’Evangile à tous.
Jean-François Pouthas, diacre permanent
Qu’est-ce qu’un diacre ?
Qu’est-ce qu’un diacre ? Bonne question, encore aujourd’hui, pour de nombreux catholiques qui ne le rencontrent, souvent, que le dimanche, lorsqu’il lit l’Evangile, ou assiste très discrètement le prêtre à l’autel.
Je me souviens de la remarque, qui m’a été rapportée au début de mon diaconat, d’un paroissien qui disait : « Pourquoi Pierre pousse-t-il le prêtre pour nous demander de partager la paix alors que le prêtre vient de nous dire La Paix soit avec vous ?»
Le diacre est un baptisé, qui aime l’Église et les hommes et qui a accepté de vivre une mission que l’Eglise lui a demandée sacramentalement pour signifier que celle-ci aime l’humanité.
Le diacre est donc d’abord un baptisé, qui a perçu en quoi le baptême est moteur d’une vie. Au cours de sa vie active d’homme dans la société et dans l’Église, plus ou moins consciemment, il s’est laissé animer par l’Esprit.
Repéré dans sa communauté chrétienne, il a été appelé par un représentant de l’église locale comme témoin de l’un des essentiels à vivre en Église : le service.
Service de la Parole, de la liturgie et de la charité dit Lumen Gentium, l’une des constitutions de Vatican II sur l’Église. Il est principalement envoyé dans une des périphéries de l’Église, comme témoin de l’amour de Dieu pour les hommes. Il n’est pas appelé d’abord à faire, mais à être – difficile de ne pas faire quand on est-. Disciple du Christ Serviteur, dans l’Église il rappelle à tous les baptisés qu’ils sont appelés, par leur baptême, à se mettre au service des hommes.
Pierre Delcourt, diacre permanent
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