J’ai beaucoup reçu de l’Église !
À 68 ans, René Gigleux est retraité de la restauration depuis 2013 et ordonné diacre depuis 2014. Tombé dans la foi depuis sa naissance, en devenant diacre, il a eu à cœur de partager sa foi et d’aider son prochain. Marié depuis 46 ans, père de 5 enfants, 14 petits-enfants et bientôt arrière-grand-père, nous sommes partis à la rencontre de ce diacre « très papa poule » au service des paroisses de Brazey-en-Plaine et de Saint-Jean-de-Losne.
Comment avez-vous reçu l’appel à devenir diacre ?
Je fais partie de ce qu’on appelle « les candidats libres » ! Certains diacres ont été repérés par leurs actions au sein de la paroisse (préparation au baptême, au mariage, etc.) puis ont été appelés. Moi, j’ai reçu l’appel seul, en « candidat libre ». Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant « tiens je veux être diacre », j’ai rencontré et vu beaucoup de visages de diacres. Cette relation du diacre au service de l’Église me plaisait beaucoup. J’ai beaucoup reçu de l’Église et j’ai toujours voulu redonner le peu que je pouvais à l’Église. Je me suis présenté spontanément, une première fois il y a une vingtaine d’années, pour devenir diacre, donner de l’aide à l’Église mais j’étais trop occupé familialement ainsi que professionnellement. Et plusieurs années plus tard, le diocèse a lancé un appel pour cette vocation à laquelle j’ai répondu. J’avais toujours cet appel dans le cœur.
Comment votre famille/vos enfants ont-ils accueilli votre appel à devenir diacre ?
Pour eux, c’était naturel et sans surprise. Ils étaient tout de suite partants, leur seule condition était que je sois toujours présent pour eux. S’il y a pu y avoir une inquiétude chez mon épouse, pendant notre formation, l’évêque a eu les bons mots en nous répétant : « Vous êtes d’abord époux et père. Votre premier rôle est celui d’être à votre famille et seulement après diacre. » Ce qui a rassuré tout le monde ! Ma femme a d’ailleurs beaucoup apprécié ces quatre années de formation à Nevers. Elle est un véritable soutien pour cette mission et pour moi.
Vous êtes au service des paroisses de Brazey-en-Plaine et Saint-Jean-de-Losne… En quoi consiste votre rôle ?
Ma mission est vraiment d’être proche des jeunes et des personnes âgées. Ce que je faisais déjà, j’allais souvent dans les maisons de retraite jouer de l’accordéon pour redonner le sourire avec des chansons de leur époque. Et l’évêque m’avait demandé de ne pas perdre cet engagement ! Ma mission consiste aussi à porter la communion, porter le Christ à domicile, aux personnes qui ne peuvent plus se déplacer. C’est également un engagement dans les préparations au baptême, au mariage.
Quel regard portez-vous sur ces années de diaconat ?
Je porte un regard de frustration… car cela passe trop vite ! Mais je crois que les préparations au mariage ou aussi le soutien au deuil ouvrent à des échanges extraordinaires. Qu’est-ce que l’on reçoit ! On est tout petit…
Nos contemporains ont-ils (encore) soif de Dieu ?
Oh oui ! Les gens, dès qu’ils savent que vous êtes marié, père de famille, grand-père et diacre, osent venir plus facilement. L’approche est plus simple je trouve. Je pense que les gens sont plus à l’aise pour se confier et parler, effectivement.
De quel grand saint vous sentez-vous le plus proche ?
J’ai été très porté par saint Jean-Marie Vianney, car je trouvais que ce prêtre simple me correspondait. Mais cette année, je suis parti à la rencontre de saint Joseph à la demande de notre pape et je reconnais que saint Joseph me marque profondément, en tant que père protecteur notamment.
Y a-t-il une parole de la Bible qui vous a particulièrement marqué/inspiré ?
Avec mes confrères ordonnés le même jour que moi, nous avions choisi de lire cette phrase : « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert ». Et c’est une parole qui me touche. Une façon de dire ce qu’est le rôle de diacre : nous sommes au service des autres.
Un dernier mot pour la fin…
L’Église est accueillante, elle est faite d’humanité, ceux qui la critiquent devraient venir pour la renforcer.
Article de la Revue Église en Côte-d’Or