Le temps du cheminement vers le diaconat
Le temps du cheminement vers le diaconat :
quelques repères pour aider au discernement et à l’accompagnement
Lorsqu’on demande à quelqu’un s’il accepterait de devenir diacre, il est invité à rencontrer le responsable du diaconat. Dans le dialogue qui s’instaure, la durée de la préparation à ce ministère est abordée; l’appelé est souvent étonné d’apprendre que ce chemin, du pré-discernement à une éventuelle ordination, s’étendra sur cinq ans environ. Pourquoi une telle durée? Si l’intéressé et le responsable le jugent bon, un cheminement va se mettre en place; il prendra du temps, sera marqué par des avancées, des questions et des hésitations. En effet, il n’y a pas, en matière de vocation, diaconale, presbytérale ou religieuse, de » retro-planning « : on accepte de cheminer, avec humilité et confiance, sans connaître le terme du chemin, ni la réponse définitive. L’aide d’un accompagnateur spirituel sera d’autant plus précieuse.
En réfléchissant avec son épouse, avec d’autres interpellés, avec ceux qui sont plus avancés sur le chemin, en suivant une formation fondamentale étalée sur cinq années, avec l’accompagnement d’une équipe, le cheminant avance petit à petit pour être à même de répondre à la question qui lui a été posée, dans une totale liberté. C’est pour cela que la plus grande discrétion est nécessaire, afin qu’aucune pression ne vienne influencer sa décision. Jusqu’au bout, il doit être libre de demander à être ordonné, comme d’y renoncer. Tout comme l’évêque qui, après avis de la commission de discernement, décidera, en dernier lieu, ce qu’il convient de faire. Le chemin vers l’ordination diaconale demande – mérite – du temps. Il est celui d’une véritable maturation. Elle passe par une relecture de vie, dans tous ses aspects: conjugale, familiale, professionnelle, spirituelle, ecclésiale. Des éléments émergent, appelant approfondissements ou conversions. Durant ces années, des événements viennent questionner, éclairer, parfois perturber, le chemin entrepris. Il peut être nécessaire, alors, de faire une pause, de recourir à d’autres moyens de discernement, comme une retraite spirituelle.
Prendre du temps pour discerner semble en totale contradiction avec la société actuelle qui nous demande de répondre rapidement, efficacement. Mais engager sa vie à la suite du Christ serviteur, dans le diaconat, touche à notre être profond, à notre spiritualité, à notre foi, à notre lien avec Dieu.
Le pape François le souligne fortement, dans son exhortation apostolique Gaudete et Exsultate: « Rappelons-nous toujours que le discernement est une grâce. Bien qu’il inclue la raison et la prudence, il les dépasse parce qu’il s’agit d’entrevoir le mystère du projet unique et inimitable que Dieu a pour chacun. » (§ 170)
Hubert Vaudaux, diacre, responsable du diaconat
Diocèse d’Annecy – Catholique 74 n°41 décembre 2020