Lourdes : un lieu de guérison pour soi-même et d’ouverture sur les autres

Lourdes c’est une parenthèse de vie, un havre de paix, d’unité et d’amour, ne serait-ce que pour quelques jours. C’est ouvrir les yeux et le cœur sur soi-même.
Lourdes, c’est un temps de prière et de fines confidences entre Dieu et nous-mêmes
A Lourdes, nous comprenons   que l’important n’est pas ce que l’on possède, mais ce que l’on donne : un sourire, une main tendue, une oreille attentive.
Ce qui m’amené, c’est un cadeau : à Noël ma mère m’a offert le livre : » Ma vie est un miracle « de Bernadette Moriau.
Ce livre me bouleverse : dans le burn out que je subis depuis 2015 apparait comme une lumière : « Ne jamais désespérer » et c’est précisément le sous-titre de ce livre
Je cherche une réponse à cette rupture de vie où aucune lueur ne m’apparait ;
En lisant, j’ai compris que je devais aller à Lourdes, pas tant pour demander que pour remercier Dieu de m’avoir gardé en vie alors que je ne pesais pas plus de 35 K.
Quand on est anorexique, il n’existe qu’une alternative : soit on se laisse glisser, soit on se bat.
Je décide alors de me rendre à Lourdes, mais pas en touriste.
L’année précédente je serai partie en tant que malade ; j’aurai été conduite dans une voiturette ; mais grâce à Dieu, aujourd’hui je suis debout. Malgré mes fragilités encore présentes, je veux aimer, redonner ce que mes proches m’ont apporté durant ma longue convalescence.
En arrivant, je suis un peu déstabilisée : vais-je être à la hauteur ?
Mais cela disparait très vite grâce à l’attention des autres bénévoles qui m’entourent, grâce aux malades dont il faut s’occuper.
Quelle leçon de vie et d’humilité !
Au début je suis submergée d’émotions. Comme beaucoup voir une personne en situation de handicap, me gêne Mais finalement je m’aperçois que nous ne sommes pas si différents.
Je me rends compte que ces personnes vivent aussi de projets, de joie, d’espérance.
Au-delà de l’empathie, je me prends même d’affection pour Marie, pour Denis …et je prends plaisir à écouter le chemin de chacun. Je ne pense plus à moi ; j’essaie en me donnant de rendre la journée des autres meilleure.
Depuis l’enfance, j’ai la foi sans pratiquer régulièrement. Mais en accompagnant les malades aux célébrations je suis troublée, émue et heureuse. Je demeure à l’écart par respect, mais la ferveur de Lourdes me saisit. Je me dis que toutes ces prières d’amour contribuent à allumer une lumière d’amour dans ce monde violent. C’est réconfortant de prier ainsi dans l’unité et le silence. Aussi à Lourdes, je suis en paix, je suis entourée d’attentions, je donne autant que je reçois. Je découvre qu’il est bon de s’arrêter ensemble pour se découvrir. Je ne résiste plus. J’accepte de me laisser guider Je vais aux piscines à la Grotte :je me sens différente.
Le retour à Paris est un peu brutal : c’est dur de retrouver son ordinaire, sa solitude
Fort heureusement l’amitié, la foi, la prière vécue à Lourdes demeure. Chaque jour j’ai une pensée pour chacun de tous ceux avec qui j’ai vécu « dans mon petit bout de Lourdes ».
Je peux ainsi garder confiance, foi et espérance.

Isabelle Cibrario-Renard, Paris