Regard de chrétien sur LE DIACONAT PAR UNE ÉPOUSE DE DIACRE


Regard de chrétien sur

LE DIACONAT PAR UNE ÉPOUSE DE DIACRE

Cela fait 21 ans que Jean-Marie a été ordonné diacre et c’est toujours une grande joie d’apprendre que d’autres seront ordonnés bientôt. Grande joie aussi pour moi d’ac­cueillir d’autres femmes dans notre fraternité féminine.

Après l’enthousiasme de l’ordination, il reste à et de trouver sa place comme femme. Nous avons suivi la même formation, utile et riche pour comprendre l’engagement de nos maris. Il faut ensuite repenser nos engagements, notre participation dans la paroisse, l’équilibre au sein du couple. J’ai un mari qui ne sait pas dire non ! Et avec l’urgence missionnaire, j’ap­parais souvent comme celle qui freine ! Par exemple, je suis celle qui rappelle que les en­fants vont venir, que nous avons à être présents auprès de nos amis, dans le village. Je suis celle qui prévoit quelques jours de vacances.

En m’engageant plus dans la vie sociale, apporte à mon mari le point de vue de la vie locale, la vie de tous les jours, le quotidien parfois difficile pour certains. Le dialogue en couple et avec l’équipe de fraternité permet d’avancer, de se réajuster bien vivre à la fois l’engagement dans le mariage et l’engagement de notre mari dans le diaco­nat. Deux sacrements qu’il faut vivre chacun avec sa sensibilité, le respect de l’autre, et les promesses faites le jour du mariage. La prière des heures est difficile pour moi. Jean-Marie prie seul avec ces textes imposés mais le soir nous prions ensemble et partageons les mo­ments importants de notre journée. C’est un temps d’action de grâce et de dialogue essen­tiel pour être en paix. Ces engagements restent une chance pour notre couple. Ils obligent à une remise en question de notre foi et surtout à lais­ser l’Esprit-Saint nous interpeller, nous donner le souffle utile pour continuer et nous aider à re-connaitre Dieu dans chaque action.

Annie Coquet

Diocèse de Reims et des Ardenne
Lettre d’infos n° 16, juin 2021