Le diaconat permanent aujourd’hui

Le diaconat permanent aujourd’hui dans l’Eglise qui est à Metz

Le 18 juin 1967, avec sa lettre apostolique Sacrum Diaconatus Ordinem, pape Paul VI restaurait dans l’Église latine le ministère diaconal. En un peu plus de cinquante ans, l’expression de ce ministère a connu de nombreuses évolutions : personnalités des hommes appelés à l’ordination, variété des engagements professionnels et associatifs, diversités des missions confiées par les évêques…

Aujourd’hui, dans notre diocèse, on compte 49 diacres permanents. Mariés ou célibataires, par leur insertion professionnelle et/ou associative, ils ont mission de manifester la sollicitude du Christ et de son Église auprès des personnes qu’ils côtoient. Pour soutenir la fraternité diaconale en Moselle, un Conseil diocésain du diaconat est constitué autour de notre évêque. Depuis 2017, il est composé de deux commissions : une commission d’animation et une commission de discernement et de formation initiale.

Le diaconat permanent aujourd'hui

Journée fraternelle des diacres et de leurs épouses le 20 janvier 2019 à Volmunster (diocèse de Metz)

Le diaconat, un ministère de passeur

e 18 juin 1967, saint Paul VI écrivait dans Lila lettre apostolique Sacrum Diaconatus Ordinem : « Fortifiés par la grâce du sacrement, les diacres sont au service du peuple de Dieu dans la « diaconie » de la liturgie, de la parole et de la charité, en communion avec l’évêque et son presbyterium… Consacrés aux offices de la charité et d’administration, les diacres ont à se souvenir de l’avertissement de saint Polycarpe : « Être miséricordieux, zélés, marcher selon la vérité du Seigneur qui s’est fait le serviteur de tous ». »

Par cette lettre apostolique, Paul VI restaurait dans l’Église latine le mi­nistère diaconal. Si nous regardons le temps de l’Église, le ministère diaconal dans l’Église latine est tout jeune : environ 50 ans.

En cinquante ans, l’expression de ce ministère a connu des évolutions : per­sonnalité des hommes appelés à l’ordination, variété des engagements professionnels et as­sociatifs, diversité des missions confiées par les évêques.

Un ministère multifacette

Pour bien saisir la richesse du ministère diaconal, il ne s’agit pas d’abord de se demander : « qu’est-ce qu’ils font ? », mais « pourquoi sont-ils diacres ? »

Nous trouverons les fondements du ministère diaconal en explorant le rituel de l’ordination diaconale. Avec la prière d’ouverture, nous prions : « Dieu qui a enseigné aux ministres de ton Église à servir et non à se faire servir, accorde à tes serviteurs, que tu as choisis aujourd’hui pour le ministère de diacre, d’agir selon l’Évangile, d’être pleins de douceur dans leur service et fidèles à te prier sans cesse. ».

Le dialogue entre l’évêque et les futurs ordonnés précise ce ministère :

  • Accomplir la fonction de diacre avec charité et simplicité de cœur, pour aider l’évêque et ses prêtres, et faire progresser le peuple chrétien.
  • Garder le mystère de la foi dans une conscience pure, et proclamer cette foi par la parole et par les actes; fidèles à l’Évangile et à la tradition de l’Église.
  • Garder et développer un esprit de prière, célébrer la Liturgie des heures en union avec le peuple de Dieu, intercédant pour lui et le monde entier.

La prière d’ordination demande à Dieu d’être avec nous afin que les diacres soient :

  • Fortifiés par l’Esprit Saint.
  • Animés d’une charité sincère.
  • Au service des malades et des pauvres.
  • Dotés d’une autorité pleine de mesure et d’une grande pureté de cœur.
  • Dociles à l’Esprit Saint.
  • Un modèle pour le peuple saint, en demeurant fermes et inébranlables dans le Christ.

Les yeux et les mains de l’évêque et des prêtres

Le rituel de l’ordination diaconale nous permet d’avoir une approche juste de ce ministère. Être appelé pour le diaconat n’est pas une récompense, un palliatif au manque de prêtres, l’appel d’un homme à tout faire pour la pastorale. Être appelé pour le ministère diaconal, c’est être appelé pour une mission, afin que l’évêque et son presbyterium soient présents dans diverses réalités de notre société. Saint Augustin disait que les diacres sont « les yeux et les mains de l’évêque ». De cette perception du ministère diaconal découlent des modalités concernant l’appel et la mission.

En priorité, il est nécessaire de prendre le temps de scruter notre environnement pour discerner les personnes et les lieux qui nécessitent cette présence « des yeux et des mains de l’évêque » (et j’ajoute des prêtres). Il faut nous rappeler que les diacres ne sont pas d’abord ordonnés pour l’action liturgique mais pour être signes du Christ serviteur au cœur des réalités sociales, économiques, culturelles.

Personnellement, je ne suis pas un adepte de la formule : « Le diaconat est le ministère du seuil ». En effet, un seuil est un endroit statique ! Je préfère l’expression : « Le diaconat est un ministère de passeur ». Être un passeur indique une dynamique, celle de proposer d’entrer et de découvrir. La présence de la famille, des collègues de travail, des voisins présents aux ordinations, témoigne que pour certains, c’est une « première ».

Un passeur propose également de sortir, de passer le seuil vers l’extérieur (en témoigne dans la liturgie quand le diacre proclame : « Allez dans la paix du Christ »… Formule policée qui signifie : « Allez dehors »).

Pour une Église missionnaire et servante de l’humanité

Une fois repérés les champs pour la mission, il devient nécessaire de discerner qui appeler pour être envoyé. Ce travail de recherche et d’interpellation est confié au Conseil diocésain du diaconat permanent et principalement à la Commission de discernement et de formation initiale, en étroite collaboration avec les prêtres et les acteurs pastoraux dans les paroisses.

Je dois reconnaître qu’actuellement, nous ne sommes pas surchargés par le nombre de candidats en formation et qu’un nombre d’interpellations se soldent par un refus de l’éventuel candidat.

Ce dossier, dans notre bulletin diocésain; permet d’évoquer à nouveau le ministère diaconal. Cependant, la meilleure manière de le découvrir se perçoit dans le témoignage des diacres du diocèse et de leurs épouses. N’hésitez pas à les inviter ! Je leur exprime d’ailleurs ma gratitude pour leur ministère et leur disponibilité, ainsi que celle de leurs épouses.

Avec les évêques et les prêtres, les diacres sont chargés de continuer la mission des apôtres, afin que toute l’Église soit vraiment missionnaire et servante de l’humanité. Quelle superbe mission !

+ Jean-Christophe Lagleize
Évêque de Metz

Article édité dans Eglise de Metz