Quel est le rôle d’un diacre ?

Beaucoup s’interrogent sur la place et le rôle des diacres dans l’Église, depuis que le diaconat permanent a été rétabli dans l’Église catholique il y a une cinquantaine d’années. À cette interrogation, il n’y a pas de réponse claire, disons-le tout de suite ! C’est seulement à travers quelques petites touches « impressionnistes » que peuvent se dessiner quelques traits de ce ministère.

D’abord, le diacre reçoit l’ordination des mains de l’évêque. Ce rite confère un don de l’Esprit Saint à celui qui devient ainsi signe sacramentel de la présence du Christ à son Église et au monde. Pour le dire plus simplement, quand le diacre est là, le Christ est là. Mais les évêques et les prêtres, eux aussi, reçoivent l’ordination. Quelle est donc la dimension de présence du Christ plus spécialement sensible à travers la mission du diacre ?

« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » Ainsi se présente Jésus dans l’évangile de s. Matthieu 20, 28. C’est le service qui est l’aspect spécifique du ministère du diacre. Les évêques et les prêtres structurent l’Église, comme le squelette tient le corps, et à ce titre sont les seuls à présider la messe et à réconcilier les pécheurs. Les diacres sont comme un parfum évangélique qui accroît le rayonnement de l’Église, à travers leur humilité et leur service de ceux qui sont dans les périphéries de l’Église et du monde.

Car l’humilité et le service des « pauvres » sont deux composantes fondamentales de la sainteté chrétienne. « L’Esprit du Seigneur m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres », nous dit Jésus dans l’évangile de s. Luc 4, 18.  Les « pauvres » sont les personnes qui ont besoin d’un soin plus particulier : en Corse, par exemple, un diacre est au service des jeunes, un autre au service des prisonniers, un autre a été longtemps dans la pastorale de la santé, un quatrième est souvent sollicité pour des obsèques… et si les diacres baptisent et célèbrent des mariages, c’est souvent pour des personnes qui sont loin de l’Église. Enfin, la Bonne Nouvelle, c’est l’Évangile : voilà pourquoi les diacres proclament toujours l’Évangile lors d’une messe où ils officient.

Ayant davantage de stabilité que les prêtres, les diacres sont bien insérés dans la société, en particulier s’ils sont mariés avec des enfants, par leur travail professionnel ou leur disponibilité de retraités ! Leur présence à long terme à des familles, des villages, des secteurs de notre vie sociale est irremplaçable. Ils sont de précieux accompagnateurs du cheminement de bien des hommes, des femmes, des enfants. Ils rappellent au clergé et aux laïcs que ce n’est pas le pouvoir qui compte, mais l’amour qui se dévoue et qui se donne.

      Par M. l’abbé Jean-Yves Coeroli, délégué diocésain au diaconat permanent (Diocèse d’Ajaccio)