« Être diacre, c’est être au service des « petits » »

Être diacre, c’est être au service des « petits »

Être diacre, c'est être au service des "petits"Bernard Duffé est diacre permanent à Dijon. Marié et père de 2 enfants, cet ingénieur a été ordonné en 2014 et exerce son ministère à la paroisse Dijon Sainte-Élisabeth-de-la-Trinité à la Fontaine-d’Ouche. Il répond à nos questions.

Être diacre, c'est être au service des "petits"Comment votre vocation s’est-elle dessinée ?

Étymologiquement, cette vocation est un appel, et cet appel est le résultat d’une longue histoire familiale ! Je suis issu d’une famille catholique par tradition, mais non pratiquante. Mes parents allaient très rarement à l’église hormis pour les mariages ou célébrations familiales… Rencontrer mon épouse fut le début de mon retour à la foi ! Malgré les pérégrinations professionnelles, nous avons toujours souhaité nous engager au sein de nos paroisses : auprès du catéchuménat, du Secours catholique ou encore la préparation au baptême, etc. Puis un jour, le père Didier Gonneaud, curé à l’époque de la paroisse Dijon Sainte-Élisabeth-de-la-Trinité, m’a demandé de réfléchir à l’appel qu’il m’a adressé : devenir diacre. Cela a été un long parcours de discernement et de formation qui m’a permis de creuser cette vocation et de répondre à cet appel.

Vous êtes ingénieur, vos collègues connaissent-ils cette double vie que vous menez ?

C’est bien le terme double-vie ! Je ne me suis jamais caché dans ma pratique, dans ma foi et dans mon engagement religieux. Quand j’ai été ordonné, j’ai invité l’ensemble de mes collègues. Je n’en fais pas un secret, j’ai l’habitude de porter un petit insigne de diacre au travail. Cela interroge certains et entraîne des discussions souvent très intéressantes sur la religion et la foi.

Ordonné en 2014, quel regard portez-vous sur ces 7 années qui viennent de s’écouler en tant que diacre ?

Mon regard sur ces années est essentiellement modeste. Au lendemain de l’ordination, je voulais tout faire et justement, être diacre, c’est moins être dans le « faire » que dans l’« être » ! C’est un état d’esprit, c’est être disponible, être à l’écoute des autres, s’efforcer de faire le lien, on dit souvent que le diaconat c’est le ministère du seuil Le ministère du seuil de ceux qui sont loin de l’Église, et c’est là où il y a la possibilité d’avoir les plus belles rencontres, les plus beaux échanges, c’est là que la possibilité nous est donnée d’évangéliser ! Ce qui me touche le plus dans ma mission, c’est cet aspect de contact, d’ouverture aux autres, être au service des « petits ».

Votre râle de diacre en quelques mots ?

La mission du diacre, c’est d’abord le Christ serviteur, et déjà lors du service à l’autel. C’est également célébrer tout le ministère d’autel et proclamer la parole, donner l’homélie en accord avec le prêtre. Je travaille de concert et en parfaite harmonie avec le prêtre, je suis également le comptable et le trésorier de la paroisse. Le ministère du diaconat se vit pleinement en couple, je suis entièrement soutenu par mon épouse qui a suivi la même formation que moi, elle m’aide beaucoup. Les résultats de mes prises de décisions sont le fruit de discussions et de prières avec mon épouse, c’est un soutien primordial.

De quel saint vous sentez vous proche ?

Maximilien Kolbe ! II a donné sa vie pour quelqu’un qu’il ne connaissait pas à Auschwitz. Suite à une évasion de prisonniers, la sanction était d’enfermer dix otages à l’écart et de les laisser ainsi mourir de faim… Maximilien a échangé sa place avec celle d’un père de famille. Par la prière, par des chants, il a su accompagner ses compagnons de martyr… Ils sont tous morts sereinement, sans se plaindre, sans se disputer… dans la paix. Après trois semaines de calvaire, Maximilien, le dernier survivant, est achevé le 14 août, veille de l’Assomption. Veille de la fête de Marie dont il était un grand priant. Maximilien Kolbe a donné sa vie pour quelqu’un qu’il ne connaissait pas, il n’y a pas plus bel amour… C’est une histoire qui m’a marqué dès mon plus jeune âge et qui me porte encore aujourd’hui.

Publié dans « Eglise en Côte d’Or » n° 783 – mars 2021